Bonjour,
Et merci d’encore prendre le temps de me lire !
Là, je me sens vraiment lancée… Ce troisième cours m’emmène tout doucement au carrefour de l’aventure, alors j’essaye d’en profiter un maximum.
Comme je t’en parlais la semaine passée, méditer n’est pas toujours agréable, et ce n’est d’ailleurs pas le but recherché ! Mais pourtant, je me félicite de parfois me forcer à rester jusqu’au bout des minutes de ma méditation. Car je commence à réellement observer, la première tige sortir de la terre, mouillée par mes efforts.
Beaucoup de gens disent que la méditation, ce n’est pas fait pour elleux. Ils sont trop hyperactif·v·e·s alors cela ne marche pas pour elleux. Et sans vouloir émettre de jugement ni d’affirmer qu’il FAUT faire de la méditation car non, nous ne devons rien du tout ; j’aimerais simplement encourager celles et ceux pour qui la méditation est un moment difficile, en leur partageant que, pour moi aussi, méditer, ce n’est pas facile, et je ne pense pour personne d’ailleurs… C’est difficile car on s’égare tout le temps dans nos pensées et qu’il faut chaque fois soumettre un léger effort pour revenir au moment de pleine conscience. C’est difficile car, ça peut paraître contraignant de se dire “je dois prendre 30 minutes de méditation dans ma journée”. C’est difficile, car tout ce dont on n’a pas l’habitude, nous prend une certaine énergie au départ, une certaine endurance dans la prolongation et une certaine détermination dans la maintenance de cette habitude. Au final, rien n’est vraiment simple quand il s’agit de nouveauté.
Et c’est pour cela que je vais réutiliser la métaphore que Nastasya nous avait donné au premier au cours : “Pour cueillir les fruits de la méditation, il faut d’abord préparer la terre, planter, arroser et enfin, être patient·e”. Lorsqu’on met en place une habitude, cela nous demande de l’effort de le faire (on est hors zone confort) et en plus, ça nous demande d’être patient·e, puisque les résultats ne sont, dans la plupart des cas, pas directement apparents.
Concernant la pleine conscience, on peut tout de même se rattacher à des valeurs sûres, puisque des études ont prouvé que la pratique régulière de la méditation apportait des bénéfices sur notre moral et bien-être général. J’ai voulu chercher des chiffres, mais je suis finalement tombée sur une interview intéressante au sujet de la méditation et de ses bienfaits sur le corps humain. Dans le CNRS Journal, Antoine Lutz, directeur de recherche à l’INSERM à Lyon ayant étudié les neurosciences cognitives à Paris* nous dit :
“Pour ressentir les bienfaits de la méditation sur le corps et l’esprit, il est nécessaire d’avoir une pratique régulière et soutenue. Cela peut prendre plusieurs semaines, voire des années avant de voir un changement durable dans nos habitudes de vie. La méditation se pratique plus facilement en groupe et avec un enseignant. Ceci dit, lorsque l’on traverse des moments difficiles, l’esprit est plus enclin au changement. Cette crise ne serait-elle pas alors l’occasion d’explorer notre rapport à notre expérience, aux autres et au monde ? Et dans ce même temps, de nous relier à ce qui est essentiel dans nos vies ?”. *
Je trouve ses remarques intéressantes car elles nous disent surtout deux choses :
- Premièrement, il faut reconnaître qu’une nouvelle habitude de vie (ici l’habitude est la méditation) apporte de réels changements dans nos vies grâce au temps.
- Et deuxièmement, les moments où on ne va pas bien (moments de crises) peuvent être les moments les plus propices au changement et à la découverte/mise en place d’une nouvelle habitude. Par exemple, la méditation exerçant ses bienfaits dans un corps qui en a fortement besoin, ce corps pourra peut-être, être davantage réceptif à la pratique, comparé à celle ou celui qui se sentirait déjà bien.
Lorsqu’on ne va pas bien, nous sommes déjà plus ou moins en zone d’inconfort. Et donc, tant qu’à y être, pourquoi ne pas explorer quelques attitudes positives se trouvant dans la même zone. Il suffirait de faire quelques pas, de les rencontrer, et de les exploiter. Et parce que notre situation est déjà fragile, peut-être qu’un simple geste bienveillant pour l’adoucir, peut nous réchauffer voir nous rassurer.

Il y a des moments pour courir, il y a des moments pour marcher, et il y a des moments pour s’arrêter. Rien n’est mauvais tant qu’il n’y a pas d’excès. Alors, prenez le temps, ne serait-ce que deux ou trois fois par semaine, pour vous écouter. Ecoute ton corps, écoute ta tête, écoute tes douleurs, écoute tes rêves. Mais sache que si tu fuis, une douleur, une émotion, un ressenti, à l’intérieur, ils/elles continuent de grandir.
Tu as le choix. Soit, tu fais grandir tes émotions refoulées dans un tiroir jusqu’à ce qu’elles en ressortent toutes pleines de rage. Soit, tu prends le temps de les accueillir au moment où elles arrivent, puis tu laisses couler, tu discutes avec elles et vous trouvez ensemble un compromis pour vous supporter voir vous entendre. Ainsi, tu peux aussi faire grandir ta capacité de conscience, en t’écoutant. Les deux options prennent du temps et de l’énergie. A toi de voir laquelle te mènera le plus vers un équilibre et vers un état de santé nécessaire à ton bien-être.

Bon, et cette tige ? Elle est petite ? Grande ? Solide ? Fragile ? Suffisante ?
Alors, ma tige, je la sens petite, ancrée par de belles racines assez fortes et elle se plie légèrement au vent.
Elle pousse grâce à ma volonté, ma persévérance, ma bienveillane en vers moi-même et ma patience.
J’apprends à accueillir mes émotions. Et cette acceptation nourrit ma plante de pleine conscience, également.
Lorsque j’ai préparé la terre et planté ma graine, mon soleil et mes larmes ont fait grandir des racines, qui ne sont rien d’autre que ma pratique de méditation, nourrie par mes efforts.
C’est ainsi, que ma première tige est venu faire “coucou” à l’air frais de la vie.
Et toi ? A quoi ressemble ta plante de pleine conscience ? Ou ta graine, si tu es toujours dans l’attente de sa première tête hors de terre. Prends-le temps de ressentir, où est-ce que tu te situes mentalement, quant à ta découverte et ton cheminement, de la pleine conscience. A quoi ressemble ta plante ? A-t-elle déjà des feuilles ? Où vont ses racines ? Y a-t-il du soleil pour la nourrir ? De l’eau ? Y a-t-il plusieurs graines ou plusieurs feuilles ? Quel mouvement provoque en elle le vent ? La sens-tu solide ? Et si elle est fragile, auras-tu le courage de l’accepter quand même ? Telle qu’elle est ?
Je te laisse pour aujourd’hui. Avec ton petit schéma mental (ainsi que le mien si cela peut t’inspirer) qui te rappelle sans doute un devoir d’enfant. Car j’aime croire, que nous restons tous·te·s, un peu, un petit enfant. Qui évolue, qui grandit, qui apprend, mais qui garde en lui sa capacité à écouter les signes de son corps. Si tu sais dire que tu as mal au petit orteil quand tu te cognes sur le coin du lit, peut-être sauras-tu aussi, accueillir n’importe quelle autre sensation physique que te procurent tes émotions…
Et si ta première tige n’est pas sortie, que ta graine n’est pas encore plantée ou si elle est simplement fragile, et bien, ne serait-ce pas le bon moment pour la faire grandir ? 😊
Je te souhaite un excellent week-end ensoleillé ☀️
Prends soin de toi, et essaye de ressentir ce que te procure le soleil sur ta peau…
A vendredi !